Pendant des décennies, Jean d’Ormesson à incarner la télévision et dans la culture française l’image du noble et de l’aristocrate qui n’avait au fond aucun besoin d’en parler trop souvent pour le manifester clairement.
Conformément à une certaine tradition qui est de moins en moins possible pour des raisons juridiques, inutilisés que son nom de terre énonçant patronyme complet qui était Lefèvre d’Ormesson, avec un prénom également à rallonge : Jean Bruno Wladimir François-de-Paule. Son titre de comte était, par contre, un titre de courtoisie…
Il y a dans le cas Jean d’Ormesson la catastrophe morale de ses jeunes années dont il parlait à la fois ouvertement et pudiquement. Il avait volé la femme d’un cousin dont il avait détruit la vie avant de s’envoler vers d’autres aventures… Il y avait donc là aucune noblesse de caractère, mais on ne peut jamais juger un homme ou une femme sur ses mauvaises années, sans tenir compte d’un itinéraire de transformation et même de repentance.
Né aristocrate, et noble sur le plan technique, Jean d’Ormesson avait bénéficié de sa jeunesse aristocratique au sens républicain, puisque son père était ambassadeur de la république. Bâtissant sur des édifices déjà solides, il acquit au cours de sa vie de qualité vraiment propre à la noblesse au sens authentique du terme, en particulier sa capacité de respect pour tous et pour toutes, sa capacité à partager sa joie de vivre et son don exceptionnel la bonne conversation.
Il reste donc, dans ce monde compliqué qui rend la vie humaine également compliquée sinon tortueuse, un exemple d’homme né « noble » devenu noble petit à petit, partageant malgré ses faiblesses humaines, des qualités et des vertus propres à l’idéal nobiliaire qu’il a au fond contribué à transmettre tout autour de lui.