IACCN: International Association for a Contemporary Christian Nobility
Association Internationale des Noblesses  Chrétiennes Contemporaines

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L’ANF et le “problème” des particules

Dans un article souvent cité (https://www.anf.asso.fr/fr/article/particule-un-signe-de-noblesse-1356), le site officiel de l’ANF proclame :
La particule – le « de » mis avant le nom – n’est pas une marque de noblesse. Dans un procès, un des considérants du jugement disait : « La particule n’a jamais été par elle-même un signe nobiliaire ; elle était entièrement indépendante de la noblesse, précédant souvent le nom de roturiers et faisant défaut devant le nom de personnes incontestablement nobles. A vrai dire la particule n’est jamais qu’une syllabe du nom. » Cependant, il est de fait que la plupart des gens ont tendance à considérer le « de » comme exprimant la noblesse. Et c’est pourquoi tant de personnes s’attachent à courir après « cette friandise » comme le notait Saint Simon. L’explication de ce fait n’est pas très malaisée à trouver ; en effet on peut observer que dans les anciennes familles nobles dont tous les membres portent le même patronyme, les frères pouvaient se différencier par le nom d’une terre dont ils étaient seigneur et qu’ils avaient acquis par mariage, achat ou héritage réuni par le « de » à leur nom patronymique sous lequel ils étaient reconnus nobles. On vint assez naturellement à considérer cette préposition comme marque de fabrique signifiant la noblesse. L’examen des noms des familles dont des représentants ont adhéré à l’ANF, montre que celles-ci ne portent pas toutes une particule et même qu’elles n’en portent souvent pas à leur nom patronymique.
Alors, vrai ou faux ? Il convie d’abord de remarquer que plus de 95 % (il semblerait environ 97 %) des familles membres de l’ANF ont un nom à particule. D’ailleurs, l’ANF se tient informé de toutes les demandes d’ajout de particules publiées au Journal Officiel afin que ses membres puissent faire opposition dans certains cas… Il convient ensuite de remarquer que les études sociologiques indiquent une grande homogénéité entre les familles historiquement nobles avec particule et les familles d’apparence noble avec également la fameuse particule. Notons enfin que le jugement cité par l’auteur de l’article de l’ANF provient d’une livre d’Ernest de Neyremand (1888) qui contient en particulier deux essais : « nécessité de réprimer les changements de nom » et « valeur nobiliaire de la particule ». Or l’auteur en question (d’où vient la citation choisie par l’ANF) la fait suivre immédiatement par ce commentaire : « or, nous croyons que cette formule, dans sa forme absolue, est erronée » on pourra à cette occasion faire un commentaire sur l’article intitulé «Sarkozy, noble authentique, Villepin, roturier: un guide distingue les vrais « de… » » publié dans La Dépêche (https://www.ladepeche.fr/article/2009/12/06/731093-sarkozy-noble-authentique-villepin-roturier-guide-distingue-vrais.html). L’article en question présente de nombreux problèmes puisqu’il semble entièrement avaliser la noblesse hongroise du président Nicolas Sarkozy tout en considérant comme invalide la noblesse conférée par le Saint-Siège (« des quartiers de noblesse papale sans aucune valeur en France ».) Il s’agit là d’une déclaration parfaitement injustifiée. De même l’affirmation que «Inès de la Fressange » n’a qu’une apparence noblesse (serait donc une roturière faussement noble) alors que les documents disponibles en ligne semblent parfaitement établir la noblesse historique de cette famille « de Seignard de La Fressange ». Même si la famille en question était seulement d’apparence noble où l’on pourrait dire d’assimilation noble sans en avoir le pedigree historique exact, on voit bien que le nom Inès de la Fressange à une qualité extraordinaire qu’on ne retrouverait pas dans un patronyme sans particule mais ayant un pedigree nobiliaire tel que celui cité dans l’article tels que Pichon. La qualité sonore du nom de la Fressange se combine avec la classe du prénom bien sûr de la personne. Corinne Pichon aurait sans doute eu plus de mal à créer une belle marque française aristocratique… Concernant le cas Dominique de Villepin et même celui du président Valéry Giscard d’Estaing, ils viennent de famille non historiquement noble et certainement aristocratique puisque leur particule fut obtenue grâce au statut de leurs ancêtres (ministre, sénateur, etc.) ce point de vue, dans la mesure où la noblesse n’a pas d’existence juridique aujourd’hui, il n’y en fait pas de différence sociologique entre un haut bourgeois dont le nom à une particule (obtenu justement par un statut social privilégié) et un noble historique de province… On pourra enfin signaler à l’auteur de l’article que le président Valéry Giscard d’Estaing, lorsqu’il abolit l’utilisation de titres nobiliaires pour la réception à l’Élysée, n’était pas vraiment imparfait roturier mais coprince d’Andorre, titre nobiliaire s’il en est mais malheureusement pour Giscard, non héréditaire…

On conclura avec cette conclusion du sociologue-chercheur Baptiste Coulmont:

La simple présence d’un «de» dans le nom de famille semble permettre
de découper un agrégat distinct de la population générale. 



La noblesse d’apparence n’a pas que les apparences de la noblesse. A priori ce résultat n’aurait pas dû apparaître: Monsieur du Pont et Monsieur Dupont auraient dû être indistincts, si, véritablement, la particule n’avait aucune signification sociale sinon la vanité.

C’est sans doute à l’aune de ce résultat qu’il faut comprendre la fréquence
des demandes d’ajout de particule (plus d’une centaine par an) dans l’ensemble des demandes en changement de nom publiées par le Journal officiel. La particule, au minimum, ce n’est pas rien. 



Si Madame du Pont n’est pas tout à fait Madame Dupont, c’est peut-être parce que, même si le groupe d’appartenance de la famille du Pont est la bourgeoisie, son groupe de référence est, depuis plusieurs siècles, la noblesse.

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